Es ist eine Poulette, roman lesbien

" (…) Le bonheur, quelle féerique sensation de sérénité et d’emphase, de celles qui gonflent à l’hélium les semelles crantées des lourdes chaussures de marche, emplissent le cœur d’une joie féconde, donnent à l’âme l’équanimité indispensable à l’écoute béate du Requiem de Mozart. C’est beau, quand la mort ne rôde pas. Ça empapouille à un point que la colère s’estompe, que la peur se dissout, que le sourire incarne la félicité, que les larmes se gaussent de l’air du temps. Inégalable puissance. Indicibles firmaments. (…) "

" (…) Mais comment ces anecdotes peuvent-elles effacer ce sentiment diffus d’avoir participé à une vaste farce réunissant des êtres tristes de solitude, débridés par l’alcool et la musique, cherchant avec la force du désespoir un semblant d’humanité dans le regard d’une fille tout aussi triste, solitaire et grise. Jeanne est dubitative. Ces lieux de drague ne sont-ils pas foncièrement glauques ?
— Ils sont ce que nous faisons d’eux. (…) "

" (…) Elle y plante la langue et la retire aussitôt. Une fois, deux fois, dix fois… La garce ! Zoé proteste, réclame, implore, menace. Jeanne est impitoyable autant que folâtre : elle s’amuse, comme un chat dose ses coups de pattes pour que la souris qu’il vient de capturer lui offre une longue partie de cache-cache. Du clitoris de Zoé, elle fait ce qu’elle veut. Elle le lape et le détoure. Elle l’aspire, le gobe, le fait rouler entre ses lèvres puis l’abandonne, pauvre petit organe turgescent, aux affres de l’appétence.  (…) "

" Cy Jung, qui à mon goût n'avait pas du tout réussi l'épreuve du deuxième livre, se tire en revanche plus qu'honorablement de l'épreuve du troisième (…). Je dirais même plus, elle améliore "Once upon a poulette" en approfondissant les personnages principaux qui acquièrent de l'épaisseur et de la cohérence. L'arrière-plan, c'est-à-dire le milieu lesbien actuel de Paris, est souvent rendu de façon désopilante et comme un miroir ironique du milieu que nous dépeigne les américaines. (…) "

" (…) la suite des tribulations de Jeanne et Zoé se digère plus facilement qu'une choucroute arrosée de litres de bières : elle s'avale d'un trait. (…) On y retrouve une Cy Jung au mieux de sa verve avec des tournures d'anthologie, une écriture vive, un style acéré, identifiable entre mille. Délectable. (…) "

" (…) Un roman très réussi qui se déroule dans le Paris by night des lieux lesbiens et des évènements festifs du milieu gay qui inspirent parfois des réflexions très réaliste à Jeanne. (…) "