La Belle éprise

" (...) Marissa se sentit rougir tout le long du chemin, jusqu’à ce qu’elle ouvre la porte de leur chambre. Elle n’avait pas l’habitude que l’on porte sur elle un tel regard. Elle se sentait… C’était quoi le mot exact ?
Quelque chose de pas familier du tout, mais qui faisait vraiment plaisir.
Séduisante. Elle avait l’impression d’être séduisante.
— C’est douillet ici, observa Linda en posant son sac sur le plus proche des deux petits lits.
— C’est plus grand que les cabines sur le bateau et en plus, à l’extérieur, c’est la terre ferme.
Elle voulait bien croire que Linda était peut-être une dragueuse invétérée. Certaines femmes le sont. En tout cas, elle appréciait être l’objet de son attention. (...) "

" (...) — Vous êtes au-delà de la zone autorisée, dit l’hôtesse de l’air en lui montrant le panneau.
— Pardonnez-moi.
Elle n’avait pas réalisé qu’elle s’était rapprochée de la porte en regardant l’avion décoller. Linda ramassa son sac usé et se tourna en direction de la salle d’embarquement pour Auckland.
L’espace d’un moment, elle ne put penser à rien d’autre qu’à la nuit dernière. Elle n’avait jamais connu, au grand jamais, une nuit comme celle-ci. Elle pouvait encore sentir l’intensité de sa réaction au contact de Marissa. Ce matin aussi, en plein jour, elle avait ressenti cette même intensité et s’était abandonnée pour l’apprécier comme jamais.
Toutes ces journées aussi… les journées avec Marissa avaient été remplies de rires et de sérénité. (...) "

" (...) Huit semaines s’étaient écoulées depuis Tahiti. Marissa aura tourné la page maintenant, songea Linda. Tu devrais l’appeler, lui envoyer un mot, quelque chose. Peut-être qu’elle attendra.
Mais dès que tu te manifesteras, elle posera des questions. Tu n’es pas prête à y répondre, pensa-t-elle. Tu n’as toujours rien à lui offrir. Rien d’autre qu’un corps que tu n’aimes pas beaucoup et une tête embrouillée.
Comment peux-tu lui dire que tu veux un avenir avec elle, alors que tu ne sais même pas à quoi le tien va ressembler ? (...) "

(…) J’apprécie les romans de Karin Kallmaker parce qu’au-delà de l’histoire d’amour lesbienne, il y a une vraie profondeur. Autant le dire tout de suite, j’ai adoré ce livre que j’ai dévoré en quelques heures ce week-end. (…) Sans jamais apporter de réponse toute faite ni tomber dans la facilité, Karin Kallmaker offre deux magnifiques portraits de femmes fortes prêtes à se battre avec courage pour devenir les femmes qu’elles veulent vraiment être. Un bel exemple et un livre qui a tendance à redonner des forces.Je vous conseille vraiment ce roman. .
Ma plus belle découverte de l’année.
Isabelle B. Price, on Univers-L.com

Ah ! l'amour... Une histoire qui commence par la fin, pour mieux faire goûter au suspens... Encore de quoi faire rêver les lesbiennes !
on Media-G.net